| | | | | Recit |
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| | | | | Recit d'un jeune volontaire. | | | Je suis né en 1925, engagé volontaire dans la 1 ère DFL.
J'habitais à OUJDA, ville frontière algéro-marocaine où mes parents tenaient un restaurant. Ayant raté mes études, je m'occupais en faisant quelques petits boulots de ci de là, saisissant les opportunités qui se présentaient. Cependant, je me sentais la plupart du temps desoeuvré, et j'étais en conflit continuel avec mon père.
Un jour, il me menaça de me renvoyer de la maison (bon, j'étais sûr qu'il ne l'aurait pas fait), mais il m'avait blessé et je n'avais qu'une idée en tête : c'était de ne plus être à la charge de mes parents. Le soir de la dispute, alors que j'étais avec mes copains dans mon bar habituel, des soldats français en tenue anglaise portant une croix de lorraine sur la manche, entrent dans le bar à fin de se désaltérer. Nous engageons aussitôt la conversation et ils nous racontent un peu leurs aventures notamment qu'ils étaient allés chercher du matériel neuf américain et qu'ils rejoignaient leur unité. Et moi de demander si l'on pouvait s'engager chez eux. Un caporal nous répond que justement sa compagnie recherchait un tourneur, "Je suis votre homme", lui ai-je déclaré.
Il me propose de l'accompagner jusqu'au camp pour y rencontrer leur officier. Ce que je fais. En arrivant, par l'intermédiaire d'un adjudant chef, je rentre en contact avec le lieutenant. Le lieutenant me pose quelques questions concernant mes aptitudes professionnelles et je lui réponds que je venais de quitter la société "Méditerranée-Niger" qui construisait une ligne de chemin de fer pour laquelle je travaillais comme tourneur. Mais j'avais omis de lui dire que je n'y étais que comme apprenti... enfin on verra bien et j'ajoute que mes trois amis qui m'avaient accompagné aimeraient aussi s'engager. Il demande à les voir et leur dit d'être là le lendemain pour le départ à 6 heures.
Le matin, j'étais à l'heure mais seul, aucun de mes amis n'étaient venus (il faut dire à leur décharge que c'est moi qui avais insisté pour qu'ils s'engagent car je ne voulais pas partir seul). On démarre quand même. On me couche dans l'ambulance comme malade afin de pouvoir passer la douane.
Mission réussie, on roule jusqu'à Sidi Bel-Abbès (pays de la légion) où j'ai passé toute mon enfance. Une bonne partie de ma famille y demeurait encore et il me tardait d'aller les voir. J'ai demandé au chauffeur de l'ambulance, de me prêter une tenue. Il demande alors au chauffeur sénégalais s'il veut bien me prêter des siennes. Il me donne un pantalon et une chemise d'été kaki. C'est un sénégalais qui mesurait environ 1 m 85 et moi 15 cm de moins si bien que j'ai du plier et replier plusieurs fois le pantalon et la chemise pour que cela puisse m'aller.
J'ai dîné dans ma famille et j'ai essayé de décider mon cousin de s'engager avec moi. Je réussis à le convaincre et on se donne rendez-vous le lendemain matin à 6 h.
Mais devinez qui je vois arriver le matin ! Ma tante avec une grosse canne... Bien sûr je ne l'ai pas attendu et je suis reparti au camp.
Enfin, je ne vais pas vous raconter ce long périple à travers l'Afrique du Nord, je pense une distance de prés de 4.000 km je ne sais pas au juste. Nous sommes arrivés à la frontière Tripolitaine (Libye). Une partie du convoi nous quitte et nous nous allons vers tripoli, à Zouara exactement. Là, l'adjudant m'emmène vers un camion atelier et je suis confronté à l'épreuve de vérité ; il me remet le plan d'une pièce à fabriquer qu'il m'a fallu centrer.... et pour quelqu'un qui a essayé de faire cela une ou deux fois, c'est très difficile sinon pratiquement impossible. L'adjudant a tout de suite compris et dix minutes après, j'étais hors du camp sans un sous et sans avoir mangé, ne sachant pas où dormir.
Des militaires du camp ont eu pitié de moi, ils m'ont prêté une tente et me donnent de quoi me nourrir. Le lendemain, je fais la tournée des quelques compagnies qui stationnaient encore dans ce pays pour être engagé. Sans succès ! ,J'ai eu le malheur de leur dire que j'avais 18 ans et naturellement ils m'ont trouvé trop jeune et ne voulaient pas prendre de risques.
J'apprends que ce qui reste de la division ne va pas tarder à rejoindre ses unités qui se trouvent déjà en Tunisie. Je réussis à me cacher, avec la complicité du chauffeur, dans un camion Bedford qui doit rejoindre la Tunisie.
Me voilà arrivé à NABEUL, la 1ère chose qui me surprend c'est cette grande croix de Lorraine en pierre qui épouse toute une colline. J'ai su plus tard qu'à cet endroit, ce trouvait un camp de discipline très sévère pour des soldats de la division qui avaient fait des conneries, certains ont même été attachés avec du fil barbelé, ils y passaient toute la nuit.
J'ai continué à faire mes recherches pour entrer dans l'armée mais cette fois en prenant soin de dire que j'avais 21 ans. Et hop, c'était parti ! Il faut dire qu'à l'époque, les officiers n'étaient pas trop regardants question identité ils pratiquaient comme dans la légion.
Dans ma compagnie, nous faisions presque tous les jours des marches à pieds de 40km, portant un paquetage pesant dans les 35kg.
Pour ce qui est de la guerre en Tunisie, tout était terminé et il y avait eu pas mal de bombardements. Le port de SOUSSE avait été pratiquement rasé.
Nous étions dans une caserne qui portait le nom de " caserne Montauzan". Beaucoup de Tunisiens cachaient chez eux les Allemands qui n'avaient pu embarquer et nous en avons déniché pas mal.
Nous allions souvent en permission à Tunis pour nous défouler un peu et il arrivait souvent que nous nous bagarrions avec l'autre armée française que nous appelions dédaigneusement les "GIRAUDISTES".
Mes parents n'avaient aucune nouvelles de moi depuis prés d'un an (ma mère me croyait mort) ; j'ai fini par leur écrire.
Par la suite on m'a affecté dans un atelier léger (AL3) il y avait aussi deux ateliers lourds (AL1 et AL2). Nous avons été rejoint par bon nombre de français qui s'étaient évadés de France en passant par l'Espagne où ils étaient internés. L'Espagne à ce moment là est sous le régime franquiste et fraternisait volontairement avec les Allemands. Ils échangeaient un français contre un sac de farine puis les laissaient partir vers l'Afrique du Nord.
Un certain moment avant notre départ pour l'Italie, nous avions repeint toutes les plaques d'immatriculation, en majuscule, nous avions mis "MF" alors que nous étions certains d'aller remplacer la 2eme DB à Casablanca et eux embarquer pour l'Italie. C'était les bruits qui circulaient dans la division ; et "MF" sur nos véhicules remettait tout en question pour nous nous traduisions Midi de la France.
Nous avons embarqué en avril 1944 à Bizerte direction Naples. Nous avons été dans plusieurs camps : Albanova, Aversa, Bagnoli. Nous sommes remontés vers Cassino ou nous avions croisé les Tabors marocains, le Garrigliano, Rome, Sienne, ensuite nous sommes redescendus dans le sud de l'Italie en passant par la Calabre et nous sommes arrivés à côté de Tarente. Les Italiens dans cette région ne nous aimaient pas particulièrement, ils avaient même assassiné des fusiliers marins de notre division dans leur tente pendant leur sommeil. Il y a eu pas mal de bagarres.
Je ne me rappelle plus si c'est dans ce coin que nous avions embarqué sur les Liberty-ships ou si nous étions retournés à Naples. Toujours est-il que nous avions passé une journée complète en pleine mer, les navires immobiles. Nous pensions que nous étions en avance pour le débarquement, il y faisait très chaud. | | | LE DEBARQUEMENTPendant cette traversée, nous ne savions pas du tout ou nous allions, ce n'est seulement qu'à la dernière heure en voyant les côtes que nous avons été réunis sur le pont et que nos officiers nous ont montré la côte en nous disant : nous sommes arrivés en France et, en l'occurrence, la plage de Cavalaire. Et tous en coeur nous avons entonné ce chant (j'en ai la chair de poule encore en y pensant) "CETTE BRUNETTE AUX YEUX DE PARADIS CA SENT SI BON LA FRANCE".
On nous a alors distribué une grande quantité de conserves, chewing-gum, chocolat, cigarettes en nous expliquant que les Français ne mangeaient pas toujours à leur faim et qu'il fallait que nous fassions cette distribution. Il y avait aussi beaucoup de pain de mie car c'était un équipage anglais qui nous faisaient la cuisine (vive la cuisine anglaise!!).
On nous avait jeté des filets en corde le long du bastingage pour nous faciliter la descente dans la mer. Le génie américain est venu avec de longues cordes qui étaient déjà ancrées sur la plage et nous avions attaché ces cordes à l'avant notre navire en prenant bien soin de les tendre pour éviter de s'enfoncer dans l'eau. Dans notre petite tente, nous avions fourré tout le pain de mie et aussi mon fusil et me voila à descendre dans la flotte. Quand je suis rentré dans la mer en me tenant à mon filin qui à mon avis n'était pas bien tendu, et bien j'ai perdu pieds en disant adieu mon pain de mie et un bon nettoyage pour mon arme.
Quand nous sommes arrivés sur la plage de Cavalaire le 16 août 44 vers les midi, il y avait déjà des trous creusés dans la plage, c'était des noirs américains qui les avaient creusés la veille, à leur arrivée pour s'abriter, car je pense qu'ils avaient subit une ou plusieurs attaques.
Nous avons aperçu un homme (un officier mais l'on distinguait mal ses galons) qui nous donnait des ordres. Nous avons su plus tard que cet officier se nommait Jean-Pierre AUMONT.
Des enfants en grand nombre sont venus vers nous en courant, et dans le même temps un mouchard allemand (un avion d'observation) s'est mis à nous balancer des grenades à main. Aussitôt nous avons plongé avec les gosses dans les trous, cela a duré une dizaine de minutes, nous sommes ressortis et les enfants se sont mis à nous embrasser comme des fous : c'était la première fois qu'ils voyaient des soldats français.
C'est à ce moment là que nous avons commencé la distribution, sauf naturellement le pain de mie qui fondait entre nos doigts dés que nous voulions le saisir.
Nous sommes restés jusqu'en fin d'après-midi puis nous nous sommes mis en marche sur le bas côté de la route en file indienne pour éviter de sauter sur les mines "antipersonnel". On appelait cela (excusez l'orthographe) "chaumines".
Nous avons pu passer la nuit dans un champ et le lendemain nous sommes arrivés à Saint-Tropez.
Nous avions traversé une colline en pente avec beaucoup d'oliviers. Nous n'étions pas loin du centre quand soudain, un monsieur en short déchiré et pieds nus (il ne payait vraiment pas de mine) nous interpelle et est tout étonné d'entendre parler le français. Inutile de vous dire la joie qui a illuminé son visage, il nous a aussitôt invités à entrer chez lui dans une magnifique villa, nous a fait asseoir dans la salle à manger et nous a présenté un beau gros poulet rôti (mama mia) et je ne me rappelle plus quand j'avais mangé ma dernière volaille. Et juste à ce moment là nos mouchards reviennent, il y en avait au moins deux et ils nous balancent des grenades à main. Inutile de vous dire que nous ne nous sommes pas démontés, sur les conseils du proprio nous sommes descendus dans une grande cave, qui avec sa cuisse, qui avec son aile ou son croupion, et nous avons fini le dessert en haut.
Je voudrais ici ouvrir une parenthèse en vous disant que souvent nous avions très peur, surtout pendant la campagne d'Italie où il m'est arrivé de boire 1/4 de gnole avec souvent de l'éther dedans, c'est pour cette raison que dès que nous avions l'occasion de nous marrer on ne s'en privait pas.
Quelques jours après nous étions repartis en longeant la côte pour nous arrêter dans un petit village qui s'appelait LA LONDE LES MAURES, la nuit même nous avons essuyé un raid mais un raid de moustiques ! Heureusement que nous avions nos moustiquaires, mais ils réussissaient à s'infiltrer. C'est à partir de cet endroit que la vraie bagarre a commencé. | | | Avant l'entrée de Hyères il y avait un pont et dessous une rivière complètement à sec, sur l'autre versant de cette rivière assez haut perché, se trouvait un grand hôtel, je crois qu'il s'appelait "HOTEL DU GOLF" je pense que c'est ce nom, mais qui maintenant, d'après ce que j'ai entendu, n'existe plus. Nous avions libéré Hyères, mais cet hôtel était devenu le point de résistance des allemands qui tenaient toujours. Nous n'avions pu les déloger malgré toutes les attaques successives de la Division. Ils avaient des tireurs d'élites qui étaient postés sur le toit de l'hôtel qui dominait la route menant à Hyères. Ils allumaient tous ceux qui passaient à découvert nous étions souvent obligés de nous mettre à plat ventre dans nos half-tracks pour traverser cette zone dangereuse.
J'en fini avec cette histoire qui s'est malheureusement terminé avec de nombreux morts de part et d'autre. Un jour, les nôtres ont étés pris dans un piège mortel.
Je m'explique : lassés d'être harcelés par nos attaques à répétition "les schleus" avaient décidé de se rendre en levant le drapeau blanc. Ce jour là c'était les Sénégalais qui étaient en poste devant. Tout heureux, ils se sont mis à descendre dans le lit de la rivière pour remonter vers l'hôtel, et une fois presque tout le monde en bas, les "schleus" se sont mis à tirer sans discontinuer faisant de nombreux morts : un véritable massacre ! Mais les noirs ne se sont pas dégonflés, ils ont continué et pris d'assaut l'hôtel et à ce moment là il n'était plus question de faire des prisonniers, ils y ont été au coupe-coupe. | | | Avant de quitter Hyères, je voudrais remercier la famille HUMBERT dont la maman à cette époque, tenait un magasin en face de l'église et une de ses filles était devenue ma marraine de guerre, elles m'ont reçu avec beaucoup de gentillesse et d'amour, je faisais partie de la famille.
Nous avons quitté cette région pour remonter la vallée du Rhône il y avait très peu de résistance, les Allemands fuyaient ou se rendaient, nous ne savions plus ou les mettre.
Nous passons une nuit et une journée à St Etienne et nous rentrons à LYON par Franceville ou Francheville le haut, près de la demi-lune. Cette ville, où est né le Général BROSSET, a été en partie libérée par les FFI, nous leur avons donné un coup de main le long du Rhône dans la ville pour déloger quelques nids de résistance allemands qui étaient secondés par des miliciens.
Ensuite nous sommes remontés vers DIJON et BESANCON pour atterrir dans un petit village prés de LURE qui s'appelait MAGNY-VERNOIS. Le cantonnement était une petite usine ou l'on fabriquait des cuisinières, ce qui ne nous a pas empêchés de geler car il y faisait très froid à cette époque. La première chose que nous faisons dans des cas comme celui ci, (système D oblige) c'est de nous débrouiller pour aller loger chez l'habitant. La dame qui m'a hébergée m'avait fait renter dans une chambre avec un lit haut sur pied et de bonnes couvertures bien chaudes.
Là je voudrais vous raconter une anecdote. Après avoir passé la nuit au chaud par terre à côté du moelleux de mon lit ou je n'ai pu rester (trop mou), je suis réveillé par une grosse rumeur qui monte de la rue, je me lève j'ouvre ma fenêtre et en même temps je suis rejoint par la maîtresse de maison qui souriait, et nous voyons une vingtaine de personnes qui crie "LE VOILA" mais aussitôt ont l'air déçues ; me tournant vers ma propriétaire d'un air interrogateur, elle me dit qu'il y a deux nuits Jean-Pierre AUMONT avait dormi dans ce lit.
C'est aussi dans cette région que notre Général est mort accidentellement, lui qui avait, maintes et maintes fois, défié la mort en montant souvent en première ligne avec ses chars, la tête toujours au-dessus de la coupole alors que ses hommes le suppliaient de rentrer à l'intérieur du char. Il est mort tout bêtement, sa jeep s'est renversée dans le lit d'une rivière qui portait un nom à faire sourire "l'oignon" (je ne sais pas si c'est l'orthographe exacte), mais l'eau étant gelée, il a eu une congestion. | | | Nous restons jusqu'aux environs de Noël dans ce coin. Ensuite la division reçoit l'ordre de faire mouvement vers ROYAN pour libérer ce que l'on appelait "LA POCHE DE ROYAN" où quelques compagnies allemandes s'étaient laissés piéger et ne pouvaient en sortir et qui malgré tout ne voulaient pas se rendre. Nous arrivons dans la bonne ville de SAINTES et nous prenons nos quartiers dans une usine où l'on construisait les fameuses automobiles "HISPANO-SUISA".
La poche de ROYAN est libérée avec l'aide des FFI qui avaient eu le malheur d'avoir comme nom "Le groupe BIRHAKEIM" ce qui faisait sourire et en même temps râler les vétérans de notre division qui eux avaient fait la véritable bataille de BIR HAKEIM.
Nous y passons les fêtes de Noël, et nous repartons dans l'Est à MOLSHEIM et encore une fois nous prenons nos quartiers dans une usine de construction automobiles "BUGATTI" (vous connaissez, je pense).
Ensuite nous rentrons en Allemagne où comme vous le pensez nous ne sommes pas bien accueillis, nous avons d'ailleurs l'ordre quand nous sortons de rester bien groupés pour ne pas se faire descendre. Et là un matin à l'appel et au lever du drapeau, un officier arrive et nous demande si nous sommes d'accord pour avoir 2 mois de permission, bien entendu d'un seul élan sans nous consulter nous levons la main. Oui mais, qu'il continu à dire, il vous faut signer un engagement pour l'Extrême Orient (Indochine). Nous avons pratiquement tous signé (nous pensions que cela valait bien les 2 mois de perm.).
Après ces deux mois de repos bien mérité que j'avais passé en Afrique du Nord, j'ai rejoint les camps de Caïs et la Lègue prés de Fréjus, nous y avons faits nos classes.
Mais mon capitaine qui se nommait INNOCENTI m'avait dans le nez et de ce fait m'en faisait voir de toutes les couleurs. J'ai passé presque tout mon temps à dormir en "taule", alors j'ai décidé de me faire porter malade, je n'avais plus envie de partir en Indochine. J'ai eu la chance d'avoir comme médecin de la compagnie un jeune lieutenant qui avait pratiquement fait toute la guerre avec moi et qui lui aussi avait connu la fille de ses rêves à BOULOURIS et avec laquelle il devait se marier. J'ai su son histoire en lui racontant la mienne et il m'a trouvé des tas de raisons pour être inapte pour l'extrême orient.
Mon cher capitaine m'a fait subir 3 contre-visites et par la suite la seule obligation que j'ai eu c'est de le conduire à Toulon pour embarquer sur le "PASTEUR". Quand le navire s'est éloigné du quai tous les soldats et le capitaine nous regardaient et moi aussi j'ai voulu lui dire au revoir à ma manière : je lui ai fait un immense bras d'honneur.
Mon histoire s'est terminée à la caserne de Tours ou j'ai été démobilisé.
Je me suis permis de vous raconter tout cela que même mes enfants avaient appris beaucoup plus tard, parce que j'ai maintenant 80 balais et qu'il ne me reste plus beaucoup de temps tout en étant très optimiste quant à la suite de ma vie.
ADIEU MES AMIS | | | Roland Busson - juin 2004
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