Les pages de "Livres de Guerre" - Dictature de Pétain - Pétain: discours - 23.06.40

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Discours et messages du maréchal Pétain

 

Discours du 23 juin 1940

 

Le 22 juin 1940, alors que les Conventions d'armistice sont sur le point d'être signées, Churchill prononce à la BBC un violent réquisitoire. (1) C'est à cette allocution que Pétain répond le lendemain.
 
(1) Le texte de l'allocution de Churchill est reproduit après celui de Pétain.
(2) Egalement le communiqué de Baudouin devant les représentants de la presse française et étrangère.
 

le discours de Pétain

Français,

Le gouvernement et le peuple français ont entendu hier, avec la stupeur attristée les paroles de M. Churchill.
Nous comprenons l'angoisse qui les dicte. M. Churchill redoute pour son pays les maux qui accablent le nôtre depuis un mois.
Il n'est pourtant pas de circonstances où les Français puissent souffrir, sans protester, les leçons d'un ministre étranger. M. Churchill est juge des intérêts de son pays: il ne l'est pas des intérêts du nôtre. Il l'est encore moins de l'honneur français.

Notre drapeau reste sans tache. Notre armée s'est bravement et loyalement battue. Inférieure en armes et en nombre, elle a dû demander que cesse le combat. Elle l'a fait je l'affirme, dans l'indépendance et dans la dignité.
Nul ne parviendra à diviser les Français au moment où leur pays souffre.
La France n'a ménagé ni son sang ni ses efforts. Elle a Conscience d'avoir mérité le respect du monde Et c'est d'elle, d'abord, qu'elle attend le salut, Il faut que M. Churchill le sache. Notre foi en nous-mêmes n'a pas fléchi. Nous subissons une épreuve dure. Nous en avons surmonté d'autres. Nous savons que la patrie demeure intacte faut que subsiste l'amour de ses enfants pour elle. Cet amour n'a jamais eu plus de ferveur.

La terre de France n'est pas moins riche de promesse que de gloire.
Il arrive qu'un paysan de chez nous voie son champ dévasté par la grêle. Il ne désespère pas de la moisson prochaine. Il creuse avec la même foi le même sillon pour le grain futur.

M. Churchill croit-il que les Français refusent à la France entière l'amour et la foi qu'ils accordent à la plus petite parcelle de leurs champs ?
Ils regardent bien en face leur présent et leur avenir.
Pour le présent, ils sont certains de montrer plus de grandeur avouant leur défaite qu'en lui opposant des propos vains et les projets illusoires.
Pour l'avenir, ils savent que leur destin est dans leur courage et dans leur persévérance.

 

L'allocution de Churchill (22 juin)

Le gouvernement de Sa Majesté a appris avec douleur et stupéfaction que le gouvernement français avait accepté les conditions fixées par les Allemands. Il ne peut pas croire que ces condi­tions, ou d'autres similaires aient été acceptées par n'importe quel gouvernement français en possession de sa liberté, de son indépendance et de l'autorité constitution­nelle. Si de telles conditions étaient acceptées par tous les Français elles placeraient non seulement la France, mais l'Empire français tout entier à la merci et au pouvoir des dictateurs allemand et italien.


Non seulement le peuple français serait tenu en sujé­tion et forcé de travailler contre ses alliés, non seulement le sol de France serait employé, avec l'approbation du gou­vernement de Bordeaux, pour servir à attaquer ses alliés, mais toutes les ressources de l'Empire français et de la marine française passeraient rapidement entre les mains de l'adversaire et lui serviraient à réaliser ses desseins.

Le gouvernement de Sa Majesté croit fermement que quoi qu'il arrive, il pourra poursuivre la guerre partout où elle peut l'être: dans les airs, sur terre et sur mer, et la mener à une heureuse conclusion.

Une fois victorieuse, la Grande-Bretagne prendra à coeur, malgré l'acte du gouvernement de Bordeaux, la cause du peuple français.

Une victoire de la Grande-Bretagne constitue le seul espoir possible de restauration de la grandeur de la France et de la liberté de son peuple. Les courageux citoyens des autres pays, en proie à l'invasion nazie, poursuivent iné­branlablement la lutte dans les rangs de la liberté.


Le gouvernement de Sa Majesté fait donc appel à tous 
les Français qui sont en dehors de la pression de l'ennemi pour l'aider dans sa tâche et pour en rendre l'accomplisse­ment plus sûr et plus rapide. Il fait appel à tous les Fran­çais, partout où ils se trouvent, pour aider de tout leur pouvoir les forces de libération, qui sont énormes et aux­quelles une bonne direction, menée avec résolution, assu­rera la victoire.

 

Le communiqué de Baudouin

M. Churchill a prononcé hier des paroles blessantes à l'égard du gouvernement français. Le Maré­chal Pétain lui a répondu au nom de la France... Bientôt vous connaitrez les conditions d'armistice. Celles-ci sont dures, certes. Elles ne sont pas déshonorantes. Vous en jugerez vous-mêmes. La France, vous le saurez, n'a rien à se reprocher.
S'il est exact que la France et la Grande-Bretagne se soient engagées à ne pas conclure de paix séparée, il n'en est pas moins vrai que, depuis un mois, le gouvernement britannique a eté scrupuleusement tenu au courant de la situation de nos armées. Le gouvernement français n'a cessé d'attirer son attention sur toutes les conséquences qui pourraient découler de cette situation. Le 26 mai, le 11 juin, le 13 juin, en France ou en Angleterre, le Prési­dent du Conseil et le Ministre des Affaires étrangères se sont expliqués à ce sujet de la façon la plus cordiale avec Winston Churchill et les membres du gouvernement bri­tannique.
Au cours de ces entretiens, le Premier britannique avait non seulement manifesté la plus grande compréhension des difficultés et des possibilités françaises, mais il s'était expliqué dans des termes particulièrement émouvants:
Lorsque deux camarades luttent ensemble, avait-il dit, et que l'un des deux tombe, le devoir de l'autre est de le relever et de pousuivre le combat à sa place.
Cette image de Churchill diffère singulièrement de ses déclarations actuelles. Le gouvernement français regrette d'autant plus ces paroles malheureuses, qu'il a tout fait pour soustraire la flotte et l'aviation françaises à l'em­prise de l'ennemi.

 




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