| | | | | | | | | Montoire |
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| | | | | Les entretiens de Montoire | | | Mémorandum d'Abetz : le protocole de MontoireLe Mémorandum écrit par Otto Abetz, ambassadeur d'Allemagne à Paris est daté du 1er juillet 1943.
Source : Mémorandum d'Abetz sur les rapports franco-allemands, éditions Gaucher, 1948, paru sous le titre Pétain et les Allemands
NB. Le texte ne diffère guère de celui publié dans l'ouvrage de William L. Langer, Our Vichy Gamble (dans sa traduction française Le Jeu Américain à Vichy)
| Memorandum Abetz | | La réception par le Führer, demandée par le Maréchal Pétain, eut lieu le 24 octobre 1940 à Montoire, en présence du Ministre des Affaires Etrangères du Reich, Von Ribbentrop et du Président Laval.
Le protocole suivant fut préparé à l'issue des pourparlers de Montoire, protocole qui devait être soumis, dans les jours suivants, à l'agrément des Gouvernements intéressés, et signé par eux :
Le Reich allemand et son alliée, l'Italie, n'ont pas voulu la guerre contre la France et l'Angleterre. A l'encontre du désir sincère qu'avait le gouvernement allemand de vivre avec l'Angleterre et la France dans une paix durable, la guerre fut déclarée à l'Allemagne par la France et l'Angleterre. Des tentatives, entreprises ultérieurement par le Gouvernement du Reich allemand en vue de mettre fin à cette lutte inutile, ont échoué par suite de l'opposition du Gouvernement Français de cette époque et du Gouvernement Anglais actuel.
La lutte une fois terminée, il est évident que, soit la France, soit l'Angleterre, devra supporter les charges territoriales et matérielles de cette guerre.
Conscient des intérêts continentaux supérieurs des puissances dominantes européennes et se référant aux pourparlers qui ont eu lieu le 24 octobre 1940 entre le Führer du Reich allemand et le Chef de l'Etat français, l'Allemagne, l'Italie et la France conviennent de ce qui suit : 1°) En accord avec le Duce, le Führer a exprimé la volonté de garantir à la France la place qui lui revient dans l'Europe nouvellement constituée, et au peuple français le droit de participer à la coopération - indispensable à l'avenir - des peuples européens.
2°) Les puissances de l'Axe et de la France ont un intérêt concordant à ce que la défaite de l'Angleterre soit acquise dans le plus bref délai. En conséquence, le Gouvernement Français soutiendra, dans la mesure de ses possibilités, les dispositions prises dans ce but par les puissances de l'Axe. Les détails de cette collaboration pratique seront fixés dans une convention spéciale entre l'Allemagne et l'Italie, d'une part, et la France d'autre part.
3°) A cette condition, l'Allemagne et l'Italie sont disposées à autoriser la France à utiliser, pour les mesures d'ordre militaire qu'elle doit prendre en Afrique, certains contingents militaires, en plus de ceux fixés par la convention d'armistice et les accords établis en vue de l'exécution de celle-ci. Les détails en seront réglés par les Commissions d'armistice avec les délégations françaises.
4°) Le Führer a exposé au Chef de l'Etat français qu'après la défaite de l'Angleterre et la rétrocession des colonies allemandes, il devra être également procédé, dans un règlement général lors de la conclusion de la paix, à une nouvelle répartition des possessions coloniales du continent africain, répartition qui devra tenir compte, dans le cadre d'une compensation des intérêts réciproques, des nécessités politiques et des besoins économiques des Etats européens qui y participeront. Pour cette répartition entrent notamment en ligne de compte les quatre puissances suivantes : l'Allemagne, l'Italie, la France et l'Espagne. Dans la mesure où cet ordre nouveau en Afrique impliquera des modifications territoriales nécessaires dans les actuelles possessions coloniales françaises, les puissances de l'Axe se chargeront, lors de la conclusion de la paix avec l'Angleterre, de faire bénéficier la France de compensations territoriales, de telle sorte que la France conserve, en fin de compte, des possessions coloniales en Afrique correspondant, en substance, à la valeur actuelle de l'état de ses possessions.
5°) Les deux parties conviennent de tenir ce protocole le plus strictement secret.
6°) Le Gouvernement du Reich se charge de s'assurer immédiatement de l'accord du Gouvernement italien sur les points ci-dessus et de lui demander de donner, de son côté également, force exécutoire à ce protocole. | Dernière mise à jour le samedi 21 avril 2012 | | | |
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